Un diplôme – le Diplôme d’État d’Ingénierie Sociale (DEIS)

Il faut rappeler ici que le DEIS s’inscrit dans une dynamique nouvelle, initiée par les transformations sociales. Les DEIS ancrent principalement leurs compétences dans les registres du développement, de la recherche, du management et de la mobilisation des ressources humaines.

Présentant différents profils, nous sommes tout d’abord des experts des politiques sociales, de l’action sociale et médico-sociale, et/ou l’éducation populaire, ce qui nous permet d’occuper des fonctions de chargé d’études. Nous exploitons des savoirs professionnels et des connaissances pluridisciplinaires acquises. Nous pouvons ainsi analyser et problématiser des questions sociales, en interrogeant les politiques et les actions, pour proposer et conduire des programmes ou des projets complexes.

Dans un monde aux crises multiples, il va être l’heure de faire des arbitrages, parfois douloureux. Des bifurcations seront nécessaires et l’acceptabilité des décisions est fondamentale pour accompagner ces futurs changements de paradigme (société).

Nous envisageons l’ingénieur social comme un agent de résilience territoriale, capable de partager constats et enquêtes avec le plus grand nombre d’acteurs (politiques, associatifs, populaires). Nous proposerons aux territoires de trouver des solutions innovantes à des problèmes généraux mais dont les impacts auront forcément des déclinaisons locales différenciées, avec des solutions à apporter qui seront toujours spécifiques.

Véritable agent d’horizontalité, l’ingénieur social devra tendre à être un « virtuose du compromis ». Un virtuose est, selon le Larousse, un instrumentiste capable de résoudre, avec aisance, les plus grandes difficultés techniques. 

Poursuivons cette analogie. Dans l’objectif de réussite des missions qui nous serons confiées, nous résoudrons, avec une aisance grandissante au fur et à mesure de notre expérience, des problèmes relationnels et techniques. Il nous faudra alors être capables de désenclaver les sciences, et d’entrer parfois dans une forme de pédagogie (simplexification) nécessaire à la compréhension des concepts sociologiques. Nous les rendrons lisibles et visibles pour les acteurs afin d’obtenir leurs adhésion. Nous deviendrons une sorte « d’assemblier » des points de vue, des médiateurs, des diplomates, des pédagogues, sans jamais Ô grand jamais devenir des « sachants ».

Et c’est là que la posture de l’IS entre dans le cadre : impartialité, objectivité, non-jugement, mise en équivalence des points de vue (le sien inclus). Nous restons force de proposition. Pour cela, nous souhaitons réfléchir à notre éthique. Or, selon la définition de la démocratie de Paul Ricoeur :

« Est démocratique, une société qui se reconnaît divisée, c’est-à-dire traversée par des contradictions d’intérêts, et qui se fixe comme modalité d’associer à parts égales chaque citoyen dans l’expression, l’analyse, la délibération et l’arbitrage de ces contradictions. »

Au regard de cette définition, le parallèle avec les missions de l’ingénieur social saute à nos yeux : nous tendrons à être ingénieurs de la démocratie en crise, nous permettrons d’associer à parts égales les acteurs, dans leur expression, leur analyse, dans la délibération et l’arbitrage commun des problématiques.

Dans un souci de congruence avec notre éthique nous prendrons le parti pédagogique d’identifier les conflits d’intérêts, de les nommer. Toutefois, leur arbitrage reposera sur les ressources des personnes présentes et sur le principe d’association à la décision des acteurs, et en particulier les plus fragiles, les moins consultés.

Nous avons pour objectif de participer au développement des capacités d’agir des acteurs (et en premier lieu de la population elle-même) et à la rénovation des politiques publiques.

Aurélie Forest – Ingénieure Sociale – Formatrice – Sociologue

Mes identités plurielles

Je suis une femme, dans la tranche d’âge 45-50 ans. Ma trajectoire de vie s’articule autour de la remise en question. J’ai expérimenté à deux reprises la reconversion professionnelle. J’ai donc été diplômée relativement tardivement dans le secteur du travail social. Assistante sociale depuis 2014, j’ai exercé en protection de l’enfance, dans le secteur de l’assistance éducative. En 2021, mon parcours de vie mis à l’épreuve, m’a conduite à ré envisager mes projections professionnelles. Ainsi, j’ai intégré la formation DEIS en 2022, où mon chemin a croisé celui de Fabien. Ce qui nous caractérise communément est notre choix d’intégrer l’IRTS de Besançon présentant la particularité d’offrir un double cursus Master2 sociologie – DEIS.

Je suis mère de deux enfants, allant du cours élémentaire à l’entrée dans l’âge adulte. J’ai expérimenté les aléas de la vie conjugale, de l’organisation familiale et de l’exercice de la coparentalité. Ces éléments biographiques participent de mes identités plurielles.

Lors de ma formation initiale du diplôme d’État d’assistant de service social (DEASS), mon mémoire d’initiation à la recherche traitait de la question des émotions des travailleurs sociaux, conférant une orientation à l’accompagnement des personnes. Les intervenants en protection de l’enfance et plus particulièrement les magistrats, prennent des décisions au regard de ce qu’ils sont et plus largement de ce qu’ils ont appris, intériorisé, conscientisé ou pas, au prisme de leur culture tant familiale que sociale. Mes travaux de recherche actuels traitent d’ailleurs du conflit parental dans le dispositif d’AEMO (action éducative en milieu ouvert). Je mets en évidence l’impact de la situation socioéconomique des personnes en conflit de parentalité, dans le développement de leurs enfants. La notion de violence psychologique émerge et me permet de faire, en partie, un état des lieux de la protection de l’enfance. Je mets ce travail en lien avec les politiques publiques relatives à l’enfance et cible les enjeux sociaux propres aux situations de conflits.

C’est donc par la lorgnette des discriminations à l’encontre des minorités que mon orientation professionnelle rejoint celle de Fabien. Je viens semer avec lui sur le terreau des luttes de genre, liées directement aux mouvements masculinistes et féministes, ainsi que sur les ségrégations d’âges. J’ai à coeur d’informer, de former, bref d’éclairer sur l’organisation adultocentrée et genrée d’une société patriarcale dont nous sommes non seulement les héritiers mais que nous avons tendance à faire perdurer.

Sensible à la conception démocratique du changement social, et séduite par le processus d’intelligence collective, je rejoins Fabien et m’inscris avec le plus grand plaisir dans l’esprit coopératif des Semeurs de tolérance.

Fabien Chambrion – Ingénieur Social – Formateur – Pédagogue

Avec un vécu de plus de 20 ans dans l’animation socioculturelle, j’ai connu et expérimenté tous les postes et les aspects de celle-ci, pour terminer par 12 années en tant que directeur de MJC en Lorraine. C’est dans ce poste à l’ancienne Fédération Française des MJC (FFMJC) que j’ai développé une appétence pour les Diagnostics Sociaux et Territoriaux (DST) et une approche systémiques des politiques et projets sociaux, tout en gardant un pieds dans la formation que je n’ai jamais réellement quitté depuis 2004. Je suis d’ailleurs Jury certifié pour l’ensemble des diplôme « JEPS » en Lorraine.

Du point de vue de la formation, j’ai travaillé avec de nombreuses fédération d’Éducation Populaire avec une approche centrée sur des outils et une posture encourageant l’intelligence collective, la réflexivité et la prise de distance avec le quotidien des professionnels. L’objectif central de toutes mes interventions est de faire réfléchir les participants, de développer leur esprit critique et leur intelligence sociale afin de leur donner des clefs pour appréhender le territoire (et ses acteurs) comme un système complexe.

Doté d’une grande expérience de formation, reconnu pour le sérieux de celles-ci, diplômé DESJEPS – DEIS (Diplôme d’État d’Ingénieur Social) et Master 2 en Sociologie, (2024), j’ai une appétence pour les formations croisant publics (salariés & administrateurs ; quartiers populaires et ruralité ; intergénérationnel ; etc.) et problématiques.

Formation et DST réalisés :

  • Maître d’œuvre et maître d’ouvrage de 26 formations d’acteurs de la ville sur le thème des discriminations sur le Grand Est (2007-2011) ;
  • Microentreprise de Formation :
    • Multiples Interventions sur le racisme, sexisme, homophobie
    • 4 formations Valeurs de la République et Laïcité (VRL),
    • 4 formations sur l’Accompagnement à la Scolarité (CLAS) au Haut du lièvre (Nancy) (2016-2022)
  • Réalisation de 3 DST (Metz et Saint-Avold) et d’une recherche action (Ecole-Valentin, PEP CB-FC) en 12 ans.